Le président tchadien Idriss Déby Itno est décédé mardi des suites de blessures reçues lors des affrontements le week-end avec des rebelles dans le Nord du pays.
Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 30 ans, à peine réélu pour un sixième mandat avec 79,32 % des suffrages, « vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad », a déclaré.
« Il a pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené contre les hordes terroristes venus de la Libye. Il a été blessé au cours des accrochages et a rendu l’âme une fois rapatrié à N’Djamena », a expliqué l’armée. L’armée annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement.
Des élections « libres et démocratiques » seront organisées au Tchad à l’issue d’une « période de transition » de 18 mois, dirigée par un conseil militaire présidé par le fils du chef de l’Etat défunt, Mahamat Idriss Déby, général quatre étoiles à 37 ans et commandant de la redoutable garde présidentielle. Le gouvernement et l’Assemblée nationale sont dissous, selon l’armée.
« Le Conseil militaire de Transition (CMT) », présidé par le général de corps d’armée Mahamat Idriss Déby « garantit l’indépendance nationale, l’intégrité territoriale, l’unité nationale, le respect des traités et accords internationaux et assure la transition pour une durée de 18 mois », a annoncé l’armée.
Un couvre-feu a été instauré et les frontières terrestres et aériennes sont fermées.
Des ministres et des officiers de hauts rangs avaient indiqué lundi que le chef de l’Etat s’était rendu samedi et dimanche sur le front opposant son armée à une colonne de rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui avaient lancé une offensive à partir de bases arrières en Libye le jour de la présidentielle, le 11 avril.