Le peuple kabyle se dirige vers son indépendance. En effet, plusieurs étapes ont été franchies depuis 2010, après la formation en France d’un gouvernement kabyle, en exil.
Un projet de la première Constitution de la Kabylie indépendante a été présenté le 19 mai 2022, par le gouvernement provisoire kabyle (Anavad) et le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), lors d’une conférence organisée, à Paris.
Pour le président de l’Anavad, Ferhat Mehenni, ce projet de Constitution représente pour la Kabylie une « importante étape de sa marche vers la reconquête de sa liberté ».
« Le peuple kabyle est en passe de parachever une importante étape de sa marche vers la reconquête de sa liberté confisquée depuis le 24 juin 1857 à la bataille d’Icheriden. Désormais, elle est décidée à reprendre par la paix ce qui lui a été arraché par la force. Ni la prison ni la guerre génocidaire que mènent les généraux algériens contre la nation kabyle ne pourront sauver leur domination coloniale sur la Kabylie », a annoncé le Président Ferhat Mehenni.
Cette mouture de la Constitution de la Kabylie sera soumise à un vote du peuple kabyle qui s’exprimera sur une plate forme numérique de la présidence ou par correspondance.
Sur le plan international, plusieurs pays s’apprêtent à reconnaître officiellement l’État de la Kabylie. L’ouverture de ses représentations diplomatiques est prévue au cours de l’année prochaine. Des pourparlers sont en cours pour la reconnaissance de ce nouvel État par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Union Africaine.
Mehenni avait indiqué le 22 mars 2022, dans un tweet, que la Kabylie adhère à la « Journée internationale du droit des peuples à l’autodétermination » et demande à être inscrite sur la liste des territoires non autonomes afin d’accéder à la 4ème Commission de l’ONU chargée de la décolonisation.
Le gouvernement de la Kabylie avait également formulé une demande aux instances de l’Union Africaine pour son adhésion et sa reconnaissance en tant que pays autonome.
Le peuple kabyle continue à subir, depuis le printemps noir, la répression, les arrestations, les incarcérations et pis encore des liquidations physiques.
Le Printemps Noir d’Avril 2001 restera marqué par l’assassinat de plus de 120 jeunes manifestants pacifistes kabyles par les forces sécuritaires algériennes, qui ont utilisé des balles réelles, faisant également plus de 5000 blessés dont un millier environ d’handicapés.
Ameziane, le fils de Ferhat Mehenni, a été assassiné à Paris, dans la nuit du 18 au 19 juin 2004, par les services de renseignement algériens. Il était un animateur du mouvement des lycéens amazighs durant le boycott scolaire de la Kabylie (1994-1995).
Pour rappel, la Kabylie qui compte actuellement plus de 10 millions d’habitants, ne faisait pas partie de l’Algérie française et elle n’a jamais été administrée par les turcs qui occupaient le territoire de l’actuelle Algérie. C’est en 1857, 20 ans après le décret de création de l’Algérie, que la Kabylie a été annexée.