Des dizaines de migrants africains ont été expulsés de la ville tunisienne de Sfax, théâtre de violences nocturnes et d’affrontements après la mort d’un habitant.
Dans plusieurs quartiers de cette grande ville du centre-est de la Tunisie, des centaines d’habitants se sont rassemblés pour exiger le départ immédiat de tous les migrants clandestins.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des agents de police qui expulsent les migrants de leur domicile, sous les acclamations des habitants, puis les embarquer dans des voitures de police.
Certains migrants ont été agressés physiquement et maltraités. Le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES) et plus de 20 autres organisations non gouvernementales ont déclaré que les forces de sécurité avaient conduit un groupe d’environ 100 migrants et réfugiés vers la frontière libyenne.
Des migrants ont également cherché à quitter Sfax en se rendant à la gare pour prendre des trains vers d’autres villes tunisiennes.
Selon un professionnel de la santé travaillant dans un hôpital de Sfax, une quarantaine de migrants, dont des femmes et des enfants, ont été admis à l’hôpital après avoir été victimes de violences, dont des agressions à l’arme blanche.
Les tensions entre les habitants et les migrants se sont intensifiées, en partie en raison d’un discours haineux du président tunisien Kais Saied contre l’immigration clandestine.
Le président tunisien Kaïs Saïed et son gouvernement sont accusés d’être responsables de la détérioration de la situation à Sfax.
Plus de 1200 migrants irréguliers en provenance de pays subsahariens ont été refoulés dans des conditions inhumaines, selon des ONG et des députés tunisiens.