La situation humanitaire est extrêmement préoccupante et tragique. La guerre pour le pouvoir entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a entraîné un lourd tribut humain, avec près de 3 000 morts selon l’ONG Acled. De plus, il y a actuellement 2,8 millions de déplacés et de réfugiés, selon l’ONU.
La population civile est la plus touchée par cette situation de conflit. Des millions de personnes se trouvent bloquées à Khartoum, sans accès à l’eau, à l’électricité et avec des réserves de nourriture et d’argent qui s’épuisent rapidement.
La crise humanitaire s’aggrave rapidement, avec plus de la moitié de la population dépendant de l’aide humanitaire pour survivre, selon l’ONU. Ce conflit risque également de déstabiliser une région déjà marquée par la violence, comprenant le Sahel, la Corne de l’Afrique et le Moyen-Orient.
Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme, en particulier en ce qui concerne le sort des enfants. Selon l’UNICEF, plus de 13,6 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire, et parmi eux, 300 000 pourraient mourir de faim faute de recevoir cette aide.
Les combats violents persistent, et la propagation de maladies ainsi que la malnutrition des enfants déplacés sont des sources d’inquiétude majeures pour les acteurs humanitaires.
Les affrontements sont particulièrement intenses à Khartoum, mais également au Darfour, où s’ajoute au conflit entre militaires et paramilitaires la présence de combattants tribaux, de milices locales et de civils armés.
Cette situation prend désormais une dimension ethnique, ce qui pourrait conduire à des « crimes contre l’humanité », selon l’ONU. Il est important de noter que la plupart des FSR en guerre contre l’armée sont composés de Janjawids, des miliciens arabes qui ont ravagé le Darfour et persécuté les minorités non-arabes au début des années 2000, sous le régime du dictateur Omar el-Béchir, qui a été renversé en 2019.
Face à cette grave crise humanitaire et aux violences persistantes, il est essentiel que la communauté internationale redouble ses efforts pour trouver une solution pacifique et pour fournir une aide humanitaire urgente aux populations touchées. Une résolution politique du conflit et des mesures concertées pour garantir la sécurité et les besoins fondamentaux de la population civile sont indispensables pour atténuer la souffrance et prévenir une escalade encore plus grave de la situation.