Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a participé mercredi à l’inauguration de l’oléoduc destiné à transporter le pétrole brut extrait des gisements du sud-est vers le Bénin voisin, avait annoncé la télévision publique.
Suite aux sanctions régionales imposées après le coup d’État survenu le 26 juillet par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les frontières entre le Niger et le Bénin étaient fermées. Cependant, ce pipeline de près de 2 000 kilomètres permettra au Niger, l’un des pays les plus démunis au monde, d’accéder pour la première fois au marché international du pétrole en utilisant le port de Sèmè au Bénin voisin.
Lors de la cérémonie d’inauguration, Lamine Zeine a déclaré que les recettes provenant de l’exploitation de ce pipeline seraient exclusivement consacrées à garantir la souveraineté et le développement du pays, en assurant un partage équitable avec la population.
Bintou Camara et Simon Pierre Bossi, ministres de l’Énergie du Mali et du Burkina Faso respectivement, ont également assisté à la cérémonie qui s’est déroulée sur le site pétrolier d’Agadem, situé à plus de 1 700 kilomètres de Niamey, dans la région désertique de Diffa. Le Mali et le Burkina Faso, voisins du Niger et également dirigés par des gouvernements militaires, ont maintenu leurs frontières ouvertes en signe de solidarité envers le Niger.
Au total, six milliards de dollars ont été investis, dont 4 milliards de dollars pour le développement des champs pétroliers à Agadem, et 2,3 milliards de dollars pour la construction de l’oléoduc, selon le gouvernement nigérien.
Ces investissements ont permis d’augmenter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils sont destinés à l’exportation. La China National Petroleum Corporation (CNPC) est responsable de l’extraction du pétrole brut. Officiellement, les réserves pétrolières du Niger sont estimées à environ deux milliards de barils, et selon les prévisions officielles, la production atteindra 200 000 barils par jour d’ici 2026.
En 2022, les autorités nigériennes prévoyaient que les exportations de pétrole devraient contribuer à hauteur d’un quart du PIB du pays (plus de 13,6 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale) et représenter environ 50 % des recettes fiscales du Niger.