RDC : Interdiction formelle aux militaires congolais de tout contact avec les rebelles FDLR rwandais dans l’est du pays

Les militaires congolais ont reçu l’ordre strict de ne pas entrer en contact avec les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) présents dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis 1994, a annoncé mardi le porte-parole de l’Armée nationale, le général-major Sylvain Ekenge.

Dans un communiqué, le général-major Ekenge a déclaré que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) interdisent formellement à tout militaire, quel que soit son grade, de nouer ou d’entretenir des contacts avec les FDLR. Il a souligné que tout contrevenant à cette instruction serait arrêté, et que le principe de tolérance zéro est désormais strictement appliqué au sein de la hiérarchie militaire du pays.

Les FDLR sont un groupe armé rwandais actif principalement dans et autour du parc des Virunga, défendant les intérêts des Hutus rwandais réfugiés dans l’est de la RDC depuis 1994. Opposés à leurs compatriotes Tutsis, ils sont accusés de travailler à la déstabilisation du pouvoir politique rwandais et comptent parmi leurs rangs des responsables du génocide des Tutsis en 1994.

Bien que Kigali affirme que l’objectif des FDLR est de retourner au Rwanda et de renverser le régime du président Paul Kagamé, le groupe nie ces allégations. Les FDLR sont composées d’anciens membres des Forces armées rwandaises (FAR) et des milices Interahamwe, fidèles au régime défunt du président Habyarimana.

Paul Kagamé et son régime accusent ces « génocidaires » de bénéficier du soutien du gouvernement congolais, mais n’ont pas réussi à le prouver depuis des décennies.

Les réfugiés hutus déstabilisent la partie orientale de la RDC sur les plans sécuritaire, environnemental et économique. En février 2021, l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, et son garde du corps ont été tués près de Goma, et les FDLR sont suspectées d’être les commanditaires de cette attaque contre le convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) qui les transportait.