Ernest Bai Koroma, ancien président de Sierra Leone de 2007 à 2018, a été formellement accusé le mercredi dernier pour son présumé rôle dans les événements du 26 novembre, que le gouvernement qualifie de « tentative de coup d’État ». Un communiqué officiel du gouvernement, signé par le ministre de l’Information Chernor A. Bah, annonce que l’ex-président fait face à quatre chefs d’inculpation, notamment trahison et dissimulation de trahison.
Les événements du 26 novembre ont débuté aux premières heures de la journée avec une série d’attaques perpétrées par des hommes armés contre une armurerie militaire, deux casernes, deux prisons et deux postes de police. Ces assaillants ont affronté les forces de sécurité, entraînant la mort de 21 personnes, dont 14 soldats, un policier, un gardien de prison, un agent de sécurité, une femme et trois assaillants, selon le ministre de l’Information. Plus de quatre-vingts personnes, principalement des militaires, ont été arrêtées en relation avec ces événements.
Ernest Bai Koroma, initialement considéré comme un « suspect » dans l’organisation de ces événements, avait été interrogé à plusieurs reprises par la police avant d’être placé en résidence surveillée depuis le 9 décembre.
Un dispositif de sécurité important a été mis en place près du tribunal de Freetown où M. Koroma a été interrogé. La justice sierra-léonaise a également inculpé douze autres personnes pour « tentative de coup d’État », parmi lesquelles Amadu Koita, ancien militaire et garde du corps de l’ex-président, qui était actif sur les réseaux sociaux en critiquant le gouvernement actuel du président Julius Maada Bio.
Des discussions sont en cours concernant un possible exil de M. Koroma au Nigeria, un acteur majeur dans la région qui préside actuellement la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Lors d’une réunion en décembre entre une délégation de la Cedeao dirigée par les présidents sénégalais et ghanéen et les deux dirigeants sierra-léonais, la Cedeao a été chargée de faciliter le déploiement d’une mission de sécurité en Sierra Leone pour contribuer à la stabilisation du pays. En outre, un dépôt logistique et d’approvisionnement de la Force Ecomog (Force ouest-africaine de paix) a été achevé à Lungi, au nord de Freetown, et sera opérationnel en janvier, selon le ministre des Affaires étrangères de Sierra Leone.