Au moins vingt personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées lors d’une récente attaque dans le territoire de Mambasa, en Ituri, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette attaque, attribuée aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), affiliés au groupe terroriste Etat islamique, a été signalée par des sources locales mardi.
Des représentants de la société civile de Beni ont rapporté qu’au cours du mois de janvier, ils ont enregistré vingt-trois attaques présumées des rebelles ADF, entraînant la perte tragique de plus de quatre-vingts vies dans le seul territoire de Beni.
En outre, une deuxième bombe a été larguée tôt mercredi sur le marché de Mugunga, situé dans le quartier de Goma (Nord-Kivu) à l’est de la RDC, par les terroristes du M23, avec le soutien de l’armée rwandaise. Cette information a été confirmée par le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole du gouverneur de la province.
L’armée a déclaré que des affrontements étaient en cours autour de la localité de Shasha, convoitée par les terroristes du M23, et autour du contrôle de la Route nationale N°2 (RN2). Le général Ekenge, porte-parole militaire, a souligné la détermination de l’armée à neutraliser l’ennemi et à reprendre les territoires occupés, affirmant que pour les Forces Armées de la RDC (FARDC), c’était une question existentielle.
Le 25 janvier, des bombardements indiscriminés par l’armée rwandaise et les terroristes du M23 ont coûté la vie à dix-neuf civils congolais et ont blessé dix-sept autres.
La RDC, ainsi que des experts des Nations Unies et des organisations internationales de la société civile, accusent régulièrement le Rwanda de déployer son armée dans l’est de la RDC pour combattre aux côtés des terroristes du M23.
Tant l’armée nationale que les Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC ont promis de ne jamais laisser la cité de Saké et la ville de Goma tomber aux mains du M23 et de son allié rwandais.
La situation dans l’est de la RDC est instable depuis trois décennies en raison de l’activité de nombreux groupes armés locaux et étrangers.
Lors d’une audience à Kinshasa, le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a assuré le président Félix Antoine Tshisekedi de la volonté de son organisation de sensibiliser la communauté internationale et le Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Le président Félix Tshisekedi a discuté avec Jean Pierre Lacroix du plan de désengagement de la MONUSCO ainsi que de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Jean-Pierre Lacroix, qui a récemment visité les territoires de Beni, Goma et Bukavu dans le cadre de sa mission visant à se familiariser avec les préparatifs du processus de désengagement de la mission onusienne et avec la situation des populations victimes des violences, a souligné l’importance de la coordination internationale dans la résolution de la crise.
Des informations concordantes ont fait état de combats entre les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, et les combattants Wazalendo dans la matinée du mardi, autour d’une partie de Kirotshe, dans le groupement Mupfuni Shanga, en territoire de Masisi. Les affrontements ont notamment concerné la colline de Kaluku, où les rebelles du M23 et leurs alliés ont établi leur position. Certains rapports indiquent que le M23 et ses alliés contrôlent toujours plusieurs localités stratégiques, dont Shasha, Kituva et Buhunga, sur la Route nationale N°2.