La Mission de l’ONU au Soudan (UNITAMS) a achevé jeudi 29 février son retrait du pays suite à la demande formulée en novembre dernier par le gouvernement de Khartoum au Conseil de Sécurité, exigeant son départ « immédiat » du pays.
Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a déclaré ce mercredi que le départ de l’UNITAMS – une mission à caractère politique et non militaire – ne signifie pas un désintérêt de l’ONU : « L’ONU n’abandonne pas le Soudan. Elle reste pleinement engagée à fournir une assistance humanitaire vitale et à soutenir le peuple soudanais ».
L’UNITAMS a eu une brève existence de trois ans et demi, et a été établie à Khartoum à un moment où le pays traversait une transition fragile vers la démocratie, à l’été 2020. Cependant, un an plus tard, les militaires ont organisé un nouveau coup d’État, ce qui a entraîné des désaccords avec l’ONU.
Le départ de l’UNITAMS marque la fin d’une période de tensions de plusieurs mois entre la mission de l’ONU et le gouvernement, principalement depuis le début d’une révolte dans le pays opposant les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti » à l’armée dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, mettant ainsi fin à la période de transition.
Ces affrontements ont dégénéré en une guerre civile ouverte, entraînant un nombre record de déplacés : 9 millions de déplacés internes et 1,7 million d’exilés, le chiffre le plus élevé au monde à l’heure actuelle, dépassant même les 7 millions de déplacés syriens.