Le parquet d’Alger a annoncé lundi que trois candidats à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre, dont les candidatures ont été rejetées, ont été placés sous contrôle judiciaire. Parallèlement, 68 autres personnes ont été mises en détention provisoire dans le cadre d’une prétendue affaire de fraude électorale.
Les trois candidats concernés sont Saïda Neghza, femme d’affaires et présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), et Abdelhakim Hamadi, directeur d’un laboratoire de produits vétérinaires. Ils sont accusés de diverses infractions telles que « trafic d’influence » et « offre ou promesse de dons pour obtenir des voix », selon le communiqué du parquet, qui n’a pas divulgué leurs noms.
Cependant, ces accusations apparaissent comme une manœuvre orchestrée par l’actuel régime pour se maintenir au pouvoir. La récente annonce de l’ouverture d’une enquête préliminaire sur des « faits de corruption » liés à la collecte des signatures des candidats à la présidence semble davantage viser à disqualifier les opposants politiques qu’à combattre une véritable fraude. En effet, 77 personnes, y compris des candidats rejetés, ont été présentées à la justice, et une information judiciaire a été ouverte à leur encontre.
Le parquet ‘’avait révélé’’ que plus de 50 élus auditionnés avaient reconnu avoir reçu des montants allant de 20.000 à 30.000 dinars (entre 140 et 200 euros) pour parrainer certains candidats. De plus, dix intermédiaires ayant collecté ces fonds ont également été entendus. Cette vague d’accusations semble être une opération de diversion pour détourner l’attention des véritables enjeux politiques et renforcer le soutien du régime en place, qui bénéficie également du soutien des forces armées.
Le régime en place semble utiliser les accusations de fraude électorale comme une manœuvre stratégique pour éliminer ses opposants à l’élection présidentielle. En mettant en avant ces accusations, il cherche non seulement à écarter ses rivaux, mais aussi à renforcer son emprise sur le pouvoir. Cette démarche apparait comme une tentative de consolider le pouvoir en place en minimisant la concurrence et en consolidant son autorité.
Par ailleurs, la Cour Constitutionnelle a validé les candidatures pour la présidentielle en Algérie, déposées auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), dont celle du président sortant Abdelmadjid Tebboune, largement favori. Cinq recours ont été rejetés, laissant ainsi peu de place à la compétition réelle. Les deux autres candidats validés sont Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate).