La Tunisie a exprimé sa « profonde stupéfaction » suite aux critiques émises par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, qui a dénoncé la « persécution » des opposants politiques dans le pays.
Depuis le coup d’Etat du président Kaïs Saïed à l’été 2021, par lequel il s’est attribué les pleins pouvoirs, l’opposition politique et plusieurs ONG, tant tunisiennes qu’internationales, dénoncent une régression significative des droits et libertés en Tunisie.
Les critiques sur la répression des opposants se sont intensifiées, alors que de nombreuses personnalités politiques et militantes sont arrêtées sous divers prétextes.
Mardi dernier, le Haut-Commissariat avait appelé les autorités tunisiennes à « cesser toute forme de persécution des opposants politiques » et à « respecter le droit à la liberté d’opinion et d’expression ».
Dans son communiqué, l’ONU avait également exhorté la Tunisie à « libérer immédiatement, pour des raisons humanitaires, les personnes âgées souffrant de problèmes de santé ».
Le lendemain de cette déclaration, Sihem Bensedrine, militante des droits humains de renom, détenue depuis août, a été remise en liberté. Toutefois, malgré sa libération, la septuagénaire reste sous enquête et se voit interdire de voyager.
Actuellement, des dizaines de personnalités politiques, dont Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahdha, ainsi que des hommes d’affaires et des journalistes, sont incarcérées.
La majorité d’entre eux sont accusés de complot « contre la sûreté de l’État ». En début février, Ghannouchi a été condamné à 22 ans de prison. Par ailleurs, un procès très attendu, connu sous le nom de « l’affaire du complot contre la sûreté de l’État », doit débuter le 4 mars.
La situation en Tunisie continue de susciter des préoccupations au niveau international, alors que les appels à la libération des prisonniers politiques et à la restauration des droits et libertés fondamentales se multiplient.