Abubakar Shekau, le chef présumé de BokoHaram a fait parvenir à l’AFP hier mardi, une vidéo dans laquelle il revendique plusieurs victoires de son groupe contre l’armée nigériane depuis le début de l’offensive de celle-ci dans le nord du pays. Ces déclarations contredisent celles du gouvernement nigérian.
BokoHaram n’aurait subit que peu de pertes selon le chef islamiste pour plusieurs victoires en deux semaines de combats. Selon des images tirées de cette vidéo, les islamistes seraient même parvenu à se saisir de véhicules et d’armes de l’armée. Le 20 mai dernier, soit 5 jours après le début de l’offensive dans le nord-est du pays, l’armée nigériane affirmait avoir repris cinq zones reculées qui étaient tombées aux mains des islamistes. En plus de plusieurs morts dans les rangs des islamistes, l’armée affirme avoir procédé à plus d’une centaine d’arrestations. Elle aurait également empêché ce weekend le regroupement d’islamistes en fuite dans des villages près de la frontière. La presse indépendante n’a aucun moyen pour confirmer ou démentir l’une ou l’autre de ces versions étant donné que l’armée a coupé les réseaux de téléphonie mobile dans la majeure partie du nord-est et que l’accès aux zones les plus reculés est très restreint.
Dans sa vidéo, le chef de BokoHaram appelle les islamistes d’autres pays dont l’Afghanistan, le Pakistan et l’Irak à rejoindre leur lutte pour aider à la création d’un Etat islamique au Nigéria, l’une des revendications récurrentes du groupe. Il affirme également que le groupe poursuivra sa politique d’enlèvement de femmes et d’enfants. Depuis 2009, les attaques de BokoHaram et les efforts du gouvernement qui les ont suivies pour réprimer l’insurrection ont fait 3 600 morts selon l’ONG HumanRights Watch.