Des attaques de drones attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée soudanaise depuis avril 2023, ont frappé jeudi l’est du Soudan, faisant au moins trois morts et provoquant d’importantes coupures d’électricité, selon des sources militaires et civiles.
A l’aube, « la milice a lancé 35 drones contre les villes d’Atbara, Ad-Damer et Berber, dans l’État du Nil, visant des installations civiles », a indiqué une source militaire. Ces localités, situées à l’est du pays, sont sous contrôle de l’armée régulière. Les frappes ont notamment touché les transformateurs de la centrale électrique d’Al-Muqrin, à Atbara, un site stratégique du réseau énergétique national. Deux secouristes y ont trouvé la mort, a confirmé le gouvernement de l’État du Nil.
L’ONG Emergency Lawyers a, de son côté, signalé des impacts sur des habitations civiles, faisant état de la mort d’une fillette, de quatre blessés et d’un incendie dans une maison endommagée. La compagnie nationale d’électricité a annoncé une interruption de l’approvisionnement dans plusieurs Etats.
La centrale d’Al-Muqrin joue un rôle clé en redistribuant l’électricité produite par le barrage de Merowe, principale source hydroélectrique du Soudan. Des témoins ont rapporté l’activation de la défense antiaérienne de l’armée et observé des flammes et de la fumée au-dessus d’Atbara. Les coupures ont touché plusieurs régions, dont les Etats du Nil et de la mer Rouge, ainsi que Khartoum, où le courant a été partiellement rétabli via un nouveau réseau.
Parallèlement, des attaques de drones ont visé pour le troisième jour consécutif le Kordofan méridional. A Dilling, 21 civils ont été tués, dont cinq dans une frappe contre un centre de santé, selon un médecin local.
Alors qu’aucune trêve ne se profile, le chef de l’armée et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s’est rendu jeudi au Caire pour discuter de la crise soudanaise. Le conflit a déjà fait des milliers de morts et déplacé des dizaines de milliers de civils, notamment au Darfour et au Kordofan, où la situation humanitaire reste critique.
