Un mois après leur timide reprise, les négociations entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs sont toujours au point mort. Les Touaregs attribuent la responsabilité de la situation à Bamako qui ne respecterait pas ses engagements pris en juin 2013, lors de la signature de l’accord de Ouagadougou.
Les négociations ont repris tant bien que mal après une visite éclair, en février dernier, d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies. Officiellement, le MNLA, par l’intermédiaire de l’un de ses cadres Ambeiry Ag Rhissa, dit ne pas avoir de raisons de douter de la bonne volonté de Bamako. Mais en coulisses, les avis sont tout autres. Les Touaregs affirment que l’Etat malien ne respecte pas ses engagements de cessez-le-feu ni de libérer les prisonniers. L’armée malienne perpétrerait également des arrestations arbitraires et des assassinats.
Les discussions entre les deux parties sont actuellement bloquées sur le cantonnement des combattants rebelles. Selon les Touaregs, Bamako exigerait des rebelles qu’ils déposent les armes avant toute discussion alors que ce désarmement des groupes armés est justement l’un des objectifs des négociations politiques. Bamako, de son côté, attribue la raison du blocage des négociations dans la désorganisation des groupes armés. Le gouvernement malien avance qu’un accord conclu dans ces conditions, sans l’adhésion de l’ensemble des belligérants, serait inutile. Cette situation arrange momentanément le président malien Ibrahim Boubacar Keïta vu que la majorité de son électorat composé des populations du sud du Mali, ne veulent pas de compromis.
Néanmoins, des progrès sont constatés sur le cantonnement des rebelles malgré des imprécisions sur le nombre de sites à mettre en place ainsi que la durée cette mesure. La Minusma serait sur le point de lancer la construction des huit premiers sites de cantonnement dans la région de Kidal.