Sur la situation en Centrafrique, la réunion lundi dernier à Bruxelles des ministres européens des Affaires étrangères n’a, encore une fois, débouché sur aucune action concrète concernant l’envoi de militaires.
Les ministres se sont limités à déclarer dans leur communiqué final que « L’Union européenne restait extrêmement préoccupée par l’impact humanitaire de la crise qui persiste malgré les efforts régionaux et internationaux déployés sur le terrain ».
Les ministres européens sont également d’accord sur la nécessité d’accélérer les travaux relatifs à la préparation de l’opération PSDC Eufor RCA. Seulement aucune action concrète ne suit ce pompeux discours alors que c’est depuis le 20 janvier 2014 que l’UE a annoncé cette opération militaire mobilisant un millier de soldats qui aurait due être lancée depuis fin février.
La déception qui suit l’attente du déploiement des militaires européens est d’autant plus grande après les multiples discours prometteurs. Le 17 décembre 2013, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius annonçait pour « bientôt » ce déploiement suite aux démarches entreprises par son pays. Le 18 janvier, son homologue allemand répondait que l’Europe « ne pouvait pas laisser la France seule » en Centrafrique.
Pour le moment, la présidence grecque de l’UE n’a réussi qu’à déployer un état-major opérationnel sur son territoire à Larissa. Le contraste de l’attitude entre la Centrafrique et le Mali, où pas moins de vingt-trois nations européennes sont impliquées dans la reconstruction de l’armée nationale, s’explique par les différences dans la perception du sentiment d’insécurité.
Contrairement à la Centrafrique, les Européens se sentent directement concernés par les évènements au Mali où plusieurs de leurs ressortissants sont enlevés, rançonnés ou tués. La tournure actuelle des évènements en Centrafrique laisse augurer une implication plus longue et plus lourde qu’elle ne l’aurait souhaitée de la France dans la gestion de la crise.