Plusieurs sources proches des services de sécurité ont récemment confirmé l’installation dans le désert libyen de Mokhtar Belmokhtar. Bien après l’éviction des islamistes du nord du Mali, l’homme est toujours considéré comme une menace pour la stabilité de l’ensemble de la région.
L’information émane de sources proches des départements de la sécurité malienne, nigérienne et de la Misca (Mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali). Les experts estiment que l’installation de ce terroriste « alias le borgne » en Libye ne devrait en aucun cas affecter ses capacités de nuisances sur l’ensemble de la région, particulièrement au Mali dont il est l’un des chefs djihadistes à avoir survécu suit à l’intervention militaire internationale.
La région qu’il a choisie pour s’établir est une zone de non-droit sur laquelle les autorités libyennes n’ont aucune autorité, ce qui lui donne toute la latitude pour reconstituer ses forces rebelles. Ancien émir d’Al-Qaïda, Mokhtar Belmokhtar est à l’origine du siège meurtrier de l’an dernier du complexe gazier d’In Amenas en Algérie. Il inquiète également au Niger, qui partage une longue frontière avec la Libye, où il est tenu pour responsable de plusieurs attentats. Le programme américain Rewards for Justice a offert en juin dernier cinq millions de dollars pour toute information pouvant conduire à sa capture.
Dans le nord du Mali, la chasse aux djihadistes se poursuit. Plusieurs personnes soupçonnées d’appartenir à des mouvements terroristes ont été arrêtées cette semaine dans le cadre d’une vaste patrouille dans les régions de Tombouctou, dans le nord-ouest, et de Kidal, au nord-est. Les opérations de nettoyage des djihadistes proches de Mokhtar Belmokhtar pourraient bien s’étendre au sud de la Libye, vu que le chef d’état-major des armées françaises a laissé entendre il y a plusieurs semaines qu’ « une opération internationale dans la région pourrait éviter qu’elle devienne un nouveau centre de gravité du terrorisme».