Malgré les efforts répétés de plusieurs Organisations Non Gouvernementales pour attirer l’attention sur le sujet, les questions du trafic de drogue, de la contrebande et de la guerre de contrôle des routes commerciales ne bénéficient pas d’une attention suffisante de la communauté internationale. Certains les placent au cœur de la déstabilisation du Nord du Mali.
Certains milieux médiatiques dans la capitale malienne estiment que ces questions sont la véritable raison des tergiversations de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) à signer l’accord de paix et de réconciliation. Elles expliqueraient également, en partie tout du moins, la multiplication des mouvements armés. Bien avant la chute la chute de l’ancien Guide libyen, le Colonel Mouammar Kadhafi, le trafic de drogue était déjà très répandu dans le nord du Mali. Selon Wolfram Lacher de l’ONG Carnegie Endowment For International Peace, il y avait une étroite « relation entre l’Etat, les notables et les hommes d’affaires locaux dans le commerce de la drogue », ce qui donne une idée de l’ampleur qu’avait pris le trafic. A la chute de Kadhafi, les indépendantistes touaregs, réarmés grâce à l’arsenal militaire en vente libre en Libye ont déclenché leur rébellion en 2012 et ont été immédiatement « concurrencés » par les groupes terroristes islamistes comme le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) ou encore Ansar Eddine. La lutte pour le contrôle des trafics en tout genre s’est alors envenimée, aggravant ainsi la crise politique malienne.
C’est aujourd’hui une véritable économique qui s’est installée dans le nord du Mali qui est devenu une véritable passoire pour les armes libyennes de Mouammar Kadhafi. Y mettre un terme n’est pas aisé, ce qui explique l’insistance de la médiation internationale à avoir dans son camp la CMA.