L’ancien ministre Karim Wade également fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, a été libéré vendredi après avoir passé plus de trois ans en prison pour enrichissement illicite, une libération qui a été obtenue suite à une grâce du président Macky Sall et qui a été contestée l’opinion publique.
Accusé puis emprisonné pour avoir illégalement acquis un patrimoine valorisé à quelque 178 millions d’euros lorsqu’il était conseiller puis ministre de son père, Karim Wade a finalement été libéré. L’ancien ministre n’a toutefois pas pris le temps de remercier le président Macky Sall qui a ordonné sa libération.
Wade a en effet embarqué dans un avion privé quelques minutes seulement après sa sortie de prison. D’après des sources proches du dossier, Karim Wade a quitté le Sénégal pour le Qatar après une courte escale à Paris.
Le décret signé par le président Macky Sall pour la libération de Karim Wade précise toutefois que les sanctions pécuniaires que devra payer ce dernier resteront toujours en vigueur. L’ancien ministre sénégalais devra donc s’acquitter de plus de 210 millions d’euros d’amende pour « enrichissement illicite ».
Cette libération, malgré le fait qu’elle ait été annoncée officieusement depuis plusieurs semaines, a été dénoncée par plusieurs personnalités sénégalaises, notamment les militants anti-corruption.
Les opposants à ce décret présidentiel critiquent également la libération de deux autres accusés dans cette affaire d’enrichissement illicite à grande échelle. Il s’agit d’Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé.
Le procès de Karim Wade avait été très médiatisé en 2013, année au cours de laquelle il a été écroué. Son procès avait par ailleurs été salué par la communauté internationale mais également pas les ONG locales.
Pour les observateurs, son emprisonnement et les amendes auxquelles il s’est plié ont démontré au monde entier que la justice sénégalaise était parfaitement neutre.