Les autorités congolaises ont décrété dimanche un deuil national de trois jours qui débute à partir de ce lundi, une décision qui fait suite au massacre d’au moins 36 personnes samedi dans la localité de Béni, dans l’Est de la RDC.
Depuis près de deux ans, plusieurs massacres ont eu lieu dans cette région reculée du pays. Au total, ce sont près de 600 personnes qui ont perdu la vie dans le territoire de Béni. A l’origine de ces exactions, les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF). Ce groupe islamiste d’origine ougandaise s’oppose depuis les années 1990 aux forces congolaises. C’est d’ailleurs suite à des opérations militaires dans cette zone que les combattants de l’ADF ont lancé cette attaque contre des villageois.
Certains habitants de la localité de Béni ont manifesté dimanche contre le président Joseph Kabila. Une centaine de protestataires ont ainsi battu le pavé pour dénoncer la politique de l’actuel gouvernement qui, d’après eux, ne prend pas assez au sérieux la menace des rebelles de l’ADF. Ironie du sort, le chef d’Etat congolais avait bouclé il y a trois jours une tournée dans la région.
Ces manifestations interviennent donc très mal pour le parti présidentiel. En effet, à la veille des élections présidentielles, deux clans s’opposent politiquement, le premier est celui du président Joseph Kabila qui brigue un nouveau mandat en forçant la constitution nationale. Le second clan est celui de l’opposition qui tente coûte que coûte de démonter le parti présidentiel. Les manifestations de dimanche qui ont eu lieu dans l’Est du pays sont donc considérées comme du pain béni par les opposants du régime de Joseph Kabila. Pour les observateurs, ces protestations populaires sont en partie instrumentalisées par les opposants politiques du régime de Joseph Kabila.