Les autorités maliennes ont décidé de ne plus transiger sur la question sécuritaire après la brève occupation, vendredi par des djihadistes, de la localité de Boni (centre), provoquant aussitôt le limogeage du ministre de la défense, Tiéman Hubert Coulibaly.
Située entre Mopti et Gao, Boni est tombée entre les mains d’un groupe armé qui a saccagé des bâtiments administratifs avant que l’armée ne reprenne le contrôle de la localité, le lendemain. La décision de limoger le ministre de la défense a été prise par le Conseil de défense, qui a décidé de prendre de nouvelles dispositions dans la foulée de cette nouvelle attaque.
La démission de ses fonctions de Tiéman Hubert Coulibaly intervient également après une série d’attaques menées par des groupes extrémistes armés contre des casernes de l’armée, en particulier dans le Centre du pays. La plus retentissante de ces attaques est l’opération meurtrière contre Nampala, en juillet dernier. L’attaque avait fait 17 morts dans les rangs de l’armée malienne, amenant l’opposition à exiger la démission du ministre de la défense.
Aujourd’hui, c’est chose faite et c’est le ministre de l’administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, qui succède à Tiéman Hubert Coulibaly. Mais l’arrivée du nouveau ministre de la défense intervient dans un contexte d’insécurité persistante au Mali, ce qui risque de ne pas lui faciliter la tâche.
Pour les observateurs, Abdoulaye Idrissa Maïga fait en effet face à plusieurs défis, notamment en termes de redéfinition de la carte sécuritaire du pays et de renforcement du renseignement. L’objectif est d’assurer le redéploiement de l’armée dans les diverses zones du pays avec le soutien des forces internationales.
Après l’intervention internationale contre les jihadistes liés à Al-Qaïda dans le Nord du Mali en 2013, les groupes armés se sont attaqués à des localités et des garnisons dans le Centre du pays, les dernières en date étant celle de Boni et de Nampala qui ont précipité le limogeage de Tiéman Hubert Coulibaly.