La vie reprend progressivement son cours au Gabon après les violences post-électorales qui ont suivi la réélection du président Ali Bongo Ondimba, alors que le ministre de la Justice a démissionné lundi au milieu d’accusations pointant la France de se ranger du côté du candidat malheureux Jean Ping en actionnant les réseaux de la françafrique.
Les principales artères de Libreville et de la capitale économique Port-Gentil ont repris leur animation habituelle. Les clients se pressaient lundi aux guichets des banques et Internet était de nouveau accessible après une interruption de plusieurs jours. Les transports publics, paralysés avec le déclenchement des troubles consécutifs à l’annonce des résultats des présidentielles du 27 août, sillonnaient de nouveau les rues des villes.
Pourtant, les médias français continuent d’alimenter les rapports faisant état d’un climat de tension. Les observateurs étrangers pointent du doigt la presse et les autres médias de l’Hexagone de s’être alignés sur la position de Paris. Le premier ministre français Manuel Valls a, d’ailleurs, souhaité lundi un nouveau « décompte » des voix du scrutin présidentiel.
Un appel activement relayé par les médias français, accusés également de grossir délibérément le rôle de la justice gabonaise qui examine les cas des personnes accusées de pillages et de dégradations de biens publics pendant les troubles.
A Libreville, le ministère de l’Intérieur a parlé d’un total de 800 personnes arrêtées après les violences et les pillages que le parquet doit auditionner. Pendant ce temps, Paris est accusé de pousser Jean Ping, qui se dit toujours le vainqueur des présidentielles, à déposer un recours devant la Cour constitutionnelle avant jeudi 8 septembre, date limite pour se pourvoir devant cette juridiction.
Les partisans de Jean Ping continuent de réclamer un recomptage des voix bureau par bureau, en dénonçant des fraudes massives qui auraient entaché l’opération de comptage des votes.
Pour leur part, les autorités refusent le recomptage au motif que la loi électorale ne prévoit pas une telle procédure et incitent le clan de Jean Ping à déposer plutôt un recours devant la Cour constitutionnelle.