L’attaque menée vendredi soir dans le sud-est du Niger faisant au moins cinq morts signifie-t-elle une reprise des opérations de Boko Haram après plus de trois mois d’accalmie ou un message du groupe terroriste nigérian pour signifier que sa capacité de nuisance est toujours aussi redoutable?
En tout cas, l’attaque de Boko Haram contre Toumour, région de Diffa à l’extrême sud-est du Niger, près de la frontière du Nigeria, a été meurtrière malgré la résistance de la population locale. Les assaillants qui étaient à dos de dromadaires ont été repoussés par une milice locale, aidée par les habitants. Munis d’armes blanches, les habitants ont opposé une farouche résistance aux agresseurs qui ont brûlé de nombreuses cases avant de prendre la fuite, selon les autorités locales nigériennes.
Le groupe terroriste nigérian n’avait pas mené d’attaque au Niger depuis l’offensive du 3 juin contre Bosso, toujours près de la frontière du Nigeria. Au cours de cette opération, au moins 26 soldats de l’armée nigérienne avaient été tués. L’attaque avait également fait de nombreux morts parmi les civils.
Pour les observateurs, la nouvelle incursion des extrémistes islamistes armés de Boko Haram semble être une réponse aux victoires menées par les forces de la coalition militaire régionale. Regroupant les forces armées du Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun, cette force régionale avait annoncé à la fin juillet la reprise de localités stratégiques nigérianes situées près de la frontière du Niger.
Autant dire que malgré les annonces répétées sur l’affaiblissement du groupe islamiste armé nigérian ou sur la mort, jamais confirmée, de son leader Abubakar Shekau, Boko Haram demeure une grave menace non seulement pour le Nord du Nigeria, mais aussi pour les autres pays limitrophes.
Depuis 2009, les violences du groupe extrémiste armé ont fait quelque 20 000 morts et plus de 20 millions de déplacés au Nigeria, en plus de 300 000 réfugiés dans le sud-est du Niger.