Le dialogue politique inter-libyen a repris lundi à Tunis sous l’égide du facilitateur de l’ONU Martin Kobler pour tenter de rapprocher les factions rivales, alors que le gouvernement d’union (GNA) est sur le point de reprendre le bastion de l’État islamique (EI) à Syrte au milieu de craintes d’un « éparpillement » des djihadistes vers la Tunisie et l’Egypte.
Les pourparlers de Tunis interviennent dans le sillage de l’accord de Skhirat, signé au Maroc fin 2015, avec l’objectif de mettre fin au chaos politique et sécuritaire dans lequel est plongée la Libye depuis la chute du régime de Kadhafi il y a près de cinq ans.
Le gouvernement d’union nationale a assuré samedi que ses milices avaient repris leur progression à Syrte pour déloger les djihadistes de l’EI. Toutefois, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a attiré l’attention Lundi contre le risque « d’éparpillement » des djihadistes de Daesh vers la Tunisie ou l’Egypte, une fois qu’ils auront été chassés de Syrte et des autres des zones qu’ils contrôlent en Libye.
A la mi-août, au moment où les forces alliées du gouvernement reconnu par la communauté internationale annonçaient « l’assaut final » contre le bastion djihadiste à Syrte, les renseignements américains et français estimaient les effectifs de Daesh à quelques centaines de jihadistes à Syrte et à peine 1000 à quelques milliers dans toute la Libye.
Des chiffres qui sont loin de rassurer, d’où l’appel du ministre français à une coordination régionale pour faire face à la menace d’éparpillement des djihadistes dans les pays voisins.
Entrées le 9 juin dans le bastion de Daesh à Syrte, les forces alliées du GNA peinent toutefois à lancer l’assaut final. Les djihadistes opposent une résistance farouche en utilisant les mines, les voitures piégées et les snipers.
Fayez al-Sarraj, le premier ministre libyen soutenu par les pays occidentaux, compte sur la reprise de Syrte pour confirmer la légitimité du GNA et étendre son autorité à l’ensemble de la Libye.