Les Etats Unis et cinq pays européens ont demandé lundi le retrait des forces du général Khalifa Haftar des terminaux pétroliers dont ils ont pris le contrôle durant le week-end, craignant le discret total du gouvernement d’union nationale (GNA) qui bénéficie du soutien occidental.
Les forces fidèles aux autorités libyennes parallèles siégeant dans l’Est du pays avaient annoncé lundi avoir conquis un troisième terminal pétrolier, qui était contrôlé par un groupe armé loyal au GNA. Auparavant, les troupes fidèles au général Haftar s’étaient emparées de deux autres terminaux au cours du week-end dernier.
« Nos forces ont réussi à prendre le contrôle du port de Zoueitina et à le sécuriser entièrement », a déclaré à la presse Mohamed al-Azoumi, porte-parole d’une brigade fidèle au général controversé Haftar. Ce dernier est le chef autoproclamé des forces armées proches du gouvernement de Tobrouk (Est) non reconnu internationalement.
La veille, les mêmes forces s’étaient emparées des terminaux pétroliers d’Al-Sedra et de Ras Lanouf. Situé dans le Croissant pétrolier (Est), ces deux terminaux sont les plus importants de Libye.
Tout a commencé par une attaque surprise lancée dimanche par l’armée loyale aux autorités libyennes parallèles dans l’objectif de prendre le contrôle des principaux terminaux pétroliers. Cette offensive a eu lieu dans le Croissant pétrolier, la région du nord-est de la Libye où se concentre la majeure partie des infrastructures économiques du pays.
Défait, le GNA a condamné cette attaque, l’assimilant à une agression flagrante contre les acquis du peuple libyen, qui porte atteinte à la souveraineté nationale. Dans la foulée, l’Exécutif a appelé ses troupes à se mobiliser en vue de reprendre le contrôle des terminaux pétroliers concernés.
Le gouvernement d’union dirigé par le premier ministre Fayez al-Sarraj a publié un deuxième communiqué dans lequel il estimait que les attaques visant les terminaux pétroliers s’opposaient au processus de réconciliation entamé en Libye.
Un appel qui laisse transparaître l’amertume du GNA face au soutien timide de l’occident, alors que l’offensive du général Haftar risque d’entraîner le pays dans un tournant dangereux.