Centrafrique: les civils, principales victimes des groupes rivaux

Le regain de violence ce week-end en Centrafrique, où au moins 26 personnes ont été tuées dans des attaques attribuées aux rebelles Seleka dans le Nord du pays, montre que la stabilisation est encore incertaine en dépit de la présence de quelque 10.000 casques bleus de la Minusca, en plus des forces françaises de l’opération Sangaris.

La présidence centrafricaine a parlé d’un massacre qu’elle a attribué à des assaillants Seleka qui ont tué au hasard, vendredi et samedi, des villageois de la localité de Ndomété, située à quelque 350 km au Nord de Bangui. La Minusca a confirmé ce massacre qui serait le résultat de tensions entre les milices rivales de la Séléka et anti-Balaka, précisant que les tueries ont été suivies de pillages.

La mission onusienne a assuré avoir déployé des renforts dans la région.

La « Force de la Minusca est déjà intervenue à Ndomété pour séparer les belligérants, afin d’éviter des répercussions sur la population civile, ainsi qu’à Kaga Bandoro, afin de renforcer la sécurité dans la localité, notamment tant celle de l’hôpital que des déplacés », a indiqué la Minusca dans un communiqué.

En 2013, le renversement du président François Bozizé avait été suivi par des violences intercommunautaires qui ont dégénéré en guerre civile opposant les rebelles ex-Séléka musulmans aux milices chrétiennes anti-Balaka.

Les affrontements s’étaient poursuivis en 2014, faisant des milliers de morts dans ce pays de moins de 5 millions d’habitants. Des centaines de milliers de centrafricains ont également été contraints de fuir leurs foyers à la recherche d’endroits plus sûrs.

Aujourd’hui, six mois après son élection à la tête du pays avec l’aide de la communauté internationale, le président Faustin-Archange Touadéra peine à rétablir la sécurité dans le pays. En cause, la présence massive d’armes entre les mains des groupes rivaux, ce qui alimente encore les violences dont les principales victimes sont les civils.

La Minusca et la France assurent encore les missions de l’armée et de la police en attendant la mise sur pied de forces armées centrafricaines structurées. Paris avait d’ailleurs annoncé, début septembre, le prochain déploiement de drones de surveillance devant être intégrés au sein de la Minusca.