De nouveaux accrochages opposant des éléments de l’ex-séléka à des villageois ont eu lieu mercredi dans le centre de la République Centrafricaine, provoquant la mort d’une douzaine de personnes et forçant des milliers d’autres à aller chercher refuge dans une base de la Minusca, la mission de l’ONU pour la stabilisation en RCA.
Dans la ville de Kaga Bandoro, les miliciens de l’ex-séléka ont une nouvelle fois été à l’origine d’attaques contre des villageois au cours desquelles au moins douze personnes ont été tuées. La reprise des actes d’agressions et des massacres collectifs après quelques mois d’accalmie fait craindre que la situation sécuritaire ne dégénère à nouveau.
Surtout que les forces internationales de maintien de la paix n’arrivent pas à endiguer la violence chronique. La Mission onusienne est submergée par l’afflux toujours plus important de civils venant se réfugier aux abords de ses bases.
Un climat de tension qui pousse les casques bleus présents sur place à rester hésitants vis-à-vis des groupes rebelles. Ces derniers qui rivalisent d’ingéniosité pour semer le trouble dans le pays, restent fortement armés. C’est peut-être ce qui explique que les éléments de la Minusca évitent de trop intervenir sur le terrain.
Cette situation accommodante pour les casques bleus, est néanmoins très décriée par certaines ONG internationales. Ces dernières critiquent notamment la passivité des soldats de l’ONU, dont certains refusent désormais d’aller sur le terrain malgré les appels à l’aide des populations locales.
Un scandale concernant un régiment de soldats chinois a notamment éclaté il y a deux semaines à cause de leur refus de porter secours à des villageois en détresse. Suite à cet incident, l’ONU a décidé de lancer une enquête sur des éléments de cette mission qui avait succédé en 2014 à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA).