Après avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement la semaine passée, les partis d’opposition tchadiens se sont indignés de l’obstruction faite à cette procédure par le président de l’Assemblée nationale, une irritation qui s’est concrétisée par la saisie du Conseil constitutionnel sur ce dossier sensible.
Une vingtaine de députés d’opposition ont en effet saisi le Conseil constitutionnel mercredi, exigeant de sanctionner le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi. Ce dernier n’aurait apparemment pas transmis la motion de censure émise par l’opposition contre de l’exécutif tchadien.
Selon la loi, le gouvernement dispose d’une période de trois jours pour répondre à la motion qui demande des explications sur la gestion des revenus pétroliers, les expéditions militaires de l’armée tchadienne à l’étranger ou encore la grave crise sociale que traverse le pays.
Or cette période a été largement dépassée selon le député Madtoïngué Benelgar, qui a remis publiquement le 19 octobre dernier une motion de censure au deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. L’opposition a donc saisi le Conseil constitutionnel qui jugera de la nécessité de sanctionner ou pas le président de l’Assemblée nationale pour n’avoir pas transmis le texte au gouvernement.
Selon des sources proches du dossier, l’attention se portera principalement sur M. Haroun Kabadi qui a manqué à son devoir de président de l’Assemblée nationale. Depuis la réélection en avril dernier d’Idriss Déby Itno à la présidence, les tensions entre le pouvoir et l’opposition sont devenues fréquentes.
Elles ont notamment connu un pic il y a quelques semaines, lorsque des frictions ont éclaté suite à la mise en place par le gouvernement de mesures d’austérités visant à mettre un terme à la crise économique que traverse le Tchad. Au total se sont 16 mesures drastiques qui ont été adoptées par l’exécutif et dont l’opposition décrie vivement les conséquences négatives.