Alors qu’une vive polémique a enflé ces derniers jours à propos de l’utilisation par les USA de bases aériennes en Tunisie dans des opérations de drones pour la surveillance des groupes armés en Libye voisine, le ministre de la Défense tunisien s’est empressé jeudi de démentir ces informations.
Cette réaction du ministère tunisien intervient au lendemain d’une information publiée par le Washington Post, qui relate l’utilisation par l’armée américaine de bases aériennes en Tunisie. Ces bases serviraient aux drones US dans des opérations de surveillance des positions de l’Etat Islamique en Libye.
La polémique née à ce sujet intervient suite à la réception, il y a quelques jours, de drones de combat et d’avions sans pilotes américains par les autorités tunisiennes. Le ministre tunisien de la Défense Farhat Horchani a précisé que la livraison de drones américains s’inscrivait dans le cadre d’une coopération bilatérale rapprochée avec les Etats Unis.
Cependant, certains médias, voyant en cette affaire une façon détournée d’acheter le silence et la coopération de la Tunisie, se sont empressés de rapporter la transaction même en l’absence de preuves concrètes.
Pour les spécialistes, les dons de ce genre de l’armée américaine sont régulièrement accompagnés d’une contrepartie, même si cette dernière n’est pas forcément précisée officiellement. Dans le cas de la Tunisie, la réception de ces drones de combat et d’avions sans pilotes cache probablement une entente sous-jacente.
Le pays maghrébin occupe en effet un emplacement géographique stratégique par rapport à la Libye voisine où foisonnent les cellules djihadistes. Une situation qui sert les intérêts des Etats Unis dans la région, d’autant plus que Washington a sensiblement réduit sa coopération avec l’armée égyptienne suite au coup d’Etat du général Al Sissi en 2013.
Depuis, la coopération entre le pays des pharaons et les Etats Unis est entrée dans une phase basse, empêchant les américains d’avoir un regard rapproché sur la situation en Libye à partir du sol égyptien, d’où la recherche de l’option tunisienne.