Les islamistes armés du groupe Ansar Dine, qui disposent encore d’une présence sur de larges pans du territoire nord malien, ont annoncé lundi avoir décidé d’une trêve unilatérale, une décision rapportée par le président du Haut Conseil Islamique du Mali et qui a eu pour conséquence de raviver les espoirs d’une fin du conflit au Mali.
Mahmoud Dicko a ainsi annoncé lundi « avoir reçu d’Iyag Ag Ghali, le chef d’Ansar Dine l’information d’une cessation des hostilités dans tout le pays ». Ce cessez-le-feu unilatéral n’a par ailleurs été suivi d’aucune demande spécifique. Ce qui a intrigué au plus haut point les autorités maliennes, habituées jusque-là à des chantages interminables avant la conclusion de trêves éphémères.
Le dirigeant d’Ansar Dine, Ag Ghali n’a d’ailleurs pas précisé combien de temps durera ce cessez-le-feu ce qui laisse penser que ce n’est pas une trêve de courte durée. La mouvance djihadiste liée à Al Qaida avait profité de l’instabilité politique malienne en 2012 pour s’implanter solidement dans les régions nord du pays.
Depuis lors, Ansar Dine n’a cessé d’étendre son emprise territoriale au point d’être considérée comme un des interlocuteurs privilégiés pour la résolution du conflit au Nord Mali.
Les autorités maliennes disposent maintenant de toutes les conditions requises pour mener à bien des négociations en vue du rétablissement de la paix dans les régions du nord. Bamako avait en effet réussi à signer l’an passé un accord de paix avec les différents groupes séparatistes du Nord du pays pour mettre fin au cycle des soulèvements Touaregs.
Désormais, c’est la mouvance islamiste armée qui annonce une trêve. Une situation propice pour amener toutes les parties au conflit autour de la table des négociations afin de discuter de l’avenir du pays et des solutions pour ramener la paix dans les régions nord maliennes.