Alors que le ministre de la Défense français Jean Yves Le Drian a entamé dimanche une visite en République Centrafricaine (RCA) afin d’officialiser la fin de l’opération militaire Sangaris, un constat global émerge au terme de cette mission française qui n’a apparemment pas obtenu tous les résultats escomptés.
Même si Paris clame haut et fort que cette opération militaire lancée en 2013 pour stabiliser le pays est un franc succès, la situation sur le terrain reste néanmoins très problématique, des massacres ayant régulièrement lieu dans plusieurs régions du pays.
De nombreuses bandes armées terrorisent en effet les populations locales au grand dam du gouvernement centrafricain, qui a le plus grand mal à maîtriser le conflit inter-ethnique et religieux dans le pays.
Les observateurs estiment par ailleurs que la fin de la mission Sangaris qui comptait quelque 2 500 Hommes à son apogée, ne changera pas grand-chose sur le terrain, puisque la mission internationale restera déployée en RCA. Près de 10.000 casques bleus sont en effet toujours présents en RCA.
L’ONU avait déployé plusieurs régiments de soldats de la paix afin de mener des opérations de stabilisation du conflit. Toutefois, leur soutien aux populations locales reste minime au vu des atrocités commises régulièrement dans le pays. La présence des casques bleus est parfois même décriée au rythme des scandales qui ont éclaté durant ces derniers mois.
Selon les spécialistes, c’est probablement pour éviter une telle situation que Paris a mis un terme à sa mission Sangaris. Après près de trois années sur le terrain et au vu de la complexité du conflit centrafricain, la France a vraisemblablement fait le choix de se désister afin de ne pas être pointée à son tour pour sa responsabilité dans les troubles.
Pour l’heure, l’ONU n’a pas encore officiellement réagi à la décision de Paris, mais cela ne devrait pas tarder, sachant que le conflit perdure malgré la présence de plusieurs milliers de soldats de la paix.