Alors que le secrétaire général de l’Onu se prépare à passer le flambeau à son successeur, un nouveau scandale lié à l’attitude des Casques bleus au Soudan du Sud éclate, plongeant Ban Ki-Moon dans l’embarras.
Un nouveau rapport commandité par le général à la retraite Patrick Cammaert a ainsi révélé que l’attitude des Casques bleus lors des violences de juillet dernier à Juba, a été tout sauf professionnelle. Le texte, dévoilé au public mardi, met en évidence une série de problèmes.
Les plus graves sont ceux qui ont directement eu un impact négatif sur la population locale. Selon les auteurs du rapport, les soldats de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) ont refusé d’apporter secours aux habitants en danger.
Des miliciens armés mais aussi des soldats gouvernementaux sud soudanais avaient battu, pillé et violé plusieurs dizaines de civils dans la capitale, entre le 8 et le 25 juillet, dernier lorsque les partisans du président Salva Kiir et ceux de son rival Riek Machar s’étaient affrontés à Juba.
Les deux camps ennemis s’en étaient notamment pris à des sites de protections de civils extrêmement proches du camp onusien. Mais malgré cette proximité et les appels répétés des populations locales pour leur venir en aide, les Casques bleus présents sur place ont décidé de ne pas intervenir, les laissant livrés à eux-mêmes.
Le rapport de 16 pages met ainsi en évidence ces exactions et l’attitude extrêmement préoccupante des contingents onusiens présents au Sud Soudan. En réaction à la publication de ce rapport, Ban Ki-Moon s’est dit affligé des conclusions de cette enquête.
Il a en outre décidé de limoger le commandant des Casques bleus à Juba. Quant à la représentante spéciale de l’ONU au Soudan du Sud, elle avait déjà anticipé le scandale en annonçant sa démission il y 11 jours de cela.