Après le referendum de dimanche, la Côte d’Ivoire devrait entrer dans la troisième République dès que le Conseil Constitutionnel aura validé les résultats de cette consultation référendaire sur la réforme de la Constitution du pays.
Annonçant les résultats du referendum mardi, le président de la Commission Electorale Indépendante Youssouf Bakayoko a indiqué que le « Oui » l’avait remporté avec un score de plus de 93%.
Le suffrage a en outre connu une participation de 42,42%, un chiffre honorable au vu de la large campagne de boycott du vote qui a été menée par une partie de l’opposition avant la tenue du scrutin.
Voulu et initié par le président ivoirien Alassane Ouattara, ce projet de modification constitutionnelle touche plusieurs points importants au niveau de la vie politique du pays. Son application prochaine supprimera notamment la clause « d’ivoirité » qui empêchait jusque-là des ivoiriens nés de parents d’une autre nationalité de prétendre à la présidentielle.
La nouvelle constitution permettra également d’apporter des changements drastiques au niveau du processus politique national. Il s’agit entre autres de donner des pouvoirs accrus au président qui pourra désormais choisir son vice-président. Il est également question de la création d’un Sénat dont le tiers sera élu directement par le chef de l’Etat.
Ces clauses ont particulièrement déplu à une partie de l’opposition, dont les têtes d’affiches ont reproché au pouvoir de ne pas avoir consulté ni les opposants ni la société civile. Une situation qui a poussé l’opposition à qualifier le texte de « monarchique et rétrograde ».
Malgré quelques incidents mineurs ayant impacté le bon déroulement du suffrage, ce dernier a été plutôt bien accueilli par la population ivoirienne. Un constat qui permettra de jalonner la voie vers une démocratisation future de la politique ivoirienne.