Dans un rapport officiel publié mardi, l’Organisation des Nations Unies tire la sonnette d’alarme sur les conséquences graves que peut engendrer l’instabilité sécuritaire sur la situation alimentaire de millions de personnes au Nigeria.
Selon le rapport de l’ONU, près de 14 millions d’individus y compris des enfants risquent de mourir de faim dans les mois à venir s’ils ne reçoivent aucune aide externe. Cette famine, particulièrement critique dans le Nord-Est du Nigeria, a été causée par les exactions répétées et l’instabilité provoquée par Boko Haram qui ont forcé des millions de personnes à quitter leurs terres.
Cet exode massif a en outre provoqué une pénurie de main d’œuvre dans cette région reculée du pays. Par conséquent, les denrées alimentaires de base qui étaient auparavant produites dans cette zone, ne sont plus vendues dans les étals des marchés. Une situation de stress alimentaire qui va en s’accroissant avec les attaques toujours plus violentes du groupe islamiste Boko Haram.
Lors d’une récente conférence de presse au Nigeria, Peter Lundberg, le coordinateur de l’action humanitaire pour les Nations Unies au Nigeria, a affirmé que près de « 14 millions de personnes nécessitent une assistance humanitaire » d’urgence.
Afin de mettre en place une action rapide concernant ces personnes dans le besoin, M. Lundberg a proposé un plan d’aide dans lequel la communauté internationale pourrait porter assistance à 7 millions d’individus, le reste devant être pris en charge par les autorités nigérianes.
A cet effet, un appel aux dons au niveau international a été lancé. Toutefois, les Nations Unies n’ont réussi à récolter jusqu’à maintenant que 38% des fonds nécessaires, soit 180 millions de dollars, alors que les besoins pour mettre fin à cette situation se chiffrent à près de 485 millions de dollars. M. Lundberg a par ailleurs précisé que plusieurs philanthropes nigérians ont été démarchés afin de porter assistance à leurs compatriotes.