Au Burkina Faso, quelques heures seulement après l’ouverture, mardi, du procès des auteurs du putsch manqué de septembre 2015, le tribunal de Ouagadougou a levé la séance après le retrait de tous les avocats de la défense qui contestaient la légalité du tribunal militaire.
Les cerveaux présumés du coup d’Etat manqué de 2015 ainsi que leurs nombreux complices ne seront finalement pas jugés cette semaine. L’audience a été ajournée sans précision sur la date de la prochaine séance. Au total, 84 personnes, dont 9 sont en fuite, sont accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’Etat de septembre 2015. Permis eux, deux généraux, Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé.
Les avocats de la partie civile ont toutefois précisé que « tôt ou tard, les personnes poursuivies devront rendre compte devant le peuple Burkinabé ». Ils s’attendaient d’ailleurs à une levée de séance: « En général, est utilisée ce qu’on appelle la défense de rupture, c’est à dire chercher par tous les moyens à discréditer la juridiction qui va siéger, c’est exactement ce qu’il s’est passé », a indiqué l’un des avocats.
Ce jugement, attendu de longue date, devrait en principe lever plusieurs zones d’ombre sur le putsch manqué. Les fonds ayant financé ce putsch proviennent de parties extérieures. Certains pointent du doigt des personnalités de la Côte d’Ivoire voisine qui auraient été proches de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré.