Parallèlement aux attaques de Boko Haram qui se poursuivent sur plusieurs fronts de la région du Lac Tchad, à l’image des affrontements de vendredi et samedi avec des militaires tchadiens ayant fait une vingtaine de morts du côté des djihadistes, le groupe islamiste armé mène des discussions discrètes avec le gouvernement nigérian.
La libération sans explication, mercredi dernier, de plus de 100 écolières que Boko Haram avait enlevées en février, semble confirmer ce rapprochement prudent entre le mouvement extrémiste et les autorités nigérianes. Un développement confirmé dimanche par le ministre nigérian de l’Information, Lai Mohammed, pour qui les discussions entre les deux parties visaient à parvenir à « une cessation des hostilités ».
Après la libération de la centaine d’écolières enlevées à Dapchi, ni Abuja ni Boko Haram n’avaient avancé d’explication sur les motivations de cette libération massive et inhabituelle de la part du groupe djihadiste. Les autorités se sont limitées à démentir le versement de rançon.
L’explication la plus plausible est que les insurgés islamistes, qui mènent depuis 2009 une guerre asymétrique aux forces nigérianes dans le nord-est du Nigeria et dans les régions limitrophes du Cameroun et du Tchad notamment, commencent à connaître des difficultés.
A cause des revers militaires successifs, mais aussi face à des dissensions internes, Boko Haram semble avoir perdu de ses capacités opérationnelles, malgré les coups d’éclats ponctuels des dernières semaines.
La libération des écolières prises en otage la semaine dernière contraste, en effet, avec la ligne dure qui prévalait jusque là chez Boko Haram. Ce dernier semble de plus en plus tenir compte de la réalité sur le terrain.
Les pays de la région du Lac Tchad sont en effet en guerre permanente contre la secte islamiste, le dernier accrochage avec les forces tchadiennes causant une vingtaine de morts dans les rangs des djihadistes, en est l’illustration.