En Libye, les puissances régionales et internationales rivalisent d’initiatives pour tenter de mettre fin au chaos politique et à l’insécurité ambiante, mais sans garantie de succès, et la nouvelle conférence internationale sur la Libye que l’Italie compte organiser en novembre prochain en Sicile, pourrait connaître le même sort.
La décision de Rome de réunir les protagonistes de la crise libyenne et les puissances internationales et régionales, les 12 et 13 novembre prochain à Palerme, s’inscrit dans ce genre d’initiatives. Les observateurs estiment qu’elle peut même porter préjudice au processus onusien qui se base sur l’accord inter-libyen signé en décembre 2015 à Skhirat (Maroc), sous l’égide l’ONU.
Les Nations unies estiment, qu’avec quelques adaptations tenant compte de l’évolution de la situation et des rapports de force entre les protagonistes de la crise, cet accord reste «le seul cadre viable pour mettre fin à la crise politique en Libye».
La démarche italienne semble être davantage une réponse à l’initiative du président français, Emmanuel Macron, qui a arraché, en juillet dernier, un accord de cessez-le-feu entre le premier ministre Fayez el-Sarraj et son rival de l’Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar.
Pourtant, le cessez-le-feu peine à tenir tant il est constamment remis en cause par les fréquents accrochages entre la kyrielle de milices et de groupes armés qui ont proliféré dans le pays depuis la chute du régime Kadhafi en 2011.
Le médiateur de l’ONU Ghassan Salamé estime que les milices en Libye comptent quelque 200 000 membres, auxquelles les diverses autorités avaient fourni une couverture juridique et financière au cours des cinq dernières années. Le problème des milices en Libye est pire que celui des milices au Liban, a insisté le diplomate libanais.