La conférence internationale sur la Libye organisée par l’Italie à Palerme, a débuté lundi après-midi, mais les espoirs sont faibles de parvenir à mettre fin à la crise politique dans laquelle s’est enlisé le pays, qui reste divisé entre deux autorités rivales et une multitude de milices lourdement armées.
Parrainée par l’ONU, la conférence de Palerme se penchera sur le nouveau plan élaboré par l’Envoyé onusien Ghassan Salamé, qui prévoit l’organisation d’une conférence nationale sur le sol libyen, au début de 2019, et de la faire suivre par des élections au printemps.
Mais outre la difficulté de trouver un terrain d’entente entre le chef du Gouvernement d’Union (GNA) de Tripoli, Fayez El Sarraj, soutenu par l’ONU d’une part, et le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle l’Est du pays de l’autre, la réconciliation inter-libyenne est confrontée à un défi extérieur.
A commencer par la rivalité entre l’Italie et la France. Rome, s’appuyant sur ses relations historiques avec la Libye en tant qu’ancienne puissance coloniale, veille à préserver ses importants intérêts économiques dans ce pays maghrébin.
Quant à Paris, souvent pointée pour son rôle dans la chute du régime de Kadhafi qui a précipité la Libye dans le chaos politique et l’insécurité généralisée, les enjeux sont d’ordre économique, mais aussi sécuritaire en méditerranée et au Sahel. C’est ce qui a poussé le président français Emmanuel Macron, à défendre farouchement l’organisation d’élections le 10 décembre.
Un projet qui semble pratiquement enterré après la proposition de Ghassan Salamé au Conseil de sécurité d’organiser une conférence nationale en Libye, début de 2019, avec la participation d’un groupe plus largement représentatif de libyens et « sans interférence extérieure ».
C’est cet agenda onusien qui est mis sur la table à la conférence de Palerme, lundi et mardi, même si l’un des principaux protagonistes, le maréchal Haftar n’a pas fait connaître sa position, ni même confirmé sa présence dans la capitale de la Sicile.