Plus de 250 civils ont été tués et près de 240 autres ont été kidnappés entre janvier et août 2019 principalement dans les régions nigériennes de Diffa (sud-est), Tillabéri et Tahoua (ouest), théâtres d’attaques jihadistes, selon un rapport de l’ONU. C’est le bilan le plus lourd depuis le début des attaques.
« Nous avons déjà dépassé le bilan des années passées. Avec plus de 250 personnes civiles tuées et plus de 250 enlèvements, le bilan 2019 de la crise sécuritaire sur les frontières (nigériennes) a atteint des chiffres jamais enregistrés », selon un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Au total, 252 attaques attribuées aux « groupes armés non étatiques » ont été répertoriées entre janvier et août avec 254 personnes enlevées et 79 blessées dans les trois régions, d’après les chiffres publiés par l’OCHA.
La région de Diffa, victime depuis 2015 d’attaque du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, totalise 173 attaques pour 202 civils tués, 60 blessés et 239 enlevés. Les femmes et les enfants représentent plus du 70% des victimes des enlèvements, précise l’agence onusienne.
A Tillabéri et Tahoua, proches du Mali, il y a eu 79 attaques avec 42 tués, 19 blessés et 15 enlèvements ont été répertoriés.
En 2018, 184 attaques de groupes armés non étatiques avaient été enregistrées, 107 personnes civiles tuées, 97 blessées et 131 enlevées, selon l’Ocha. Quelque 22 « conflits intercommunautaires » avaient été signalés en 2018.
En outre, la région nigérienne de Maradi (centre-sud) est également victime des violences perpétrées par des « bandits armés » basés au Nigeria, ont affirmé ses autorités. L’OCHA y a relevé 24 attaques qui ont causé la mort de 13 civils et 28 personnes enlevées entre janvier et août.
Les violences ont également provoqué des déplacements massifs de personnes, alors que ressources devant financer les actions humanitaires au Niger « continuent à diminuer pendant que les besoins augmentent », déplore l’OCHA.
A Tahoua et à Tillaberi, environ 80.000 personnes ont fui leurs localités depuis le début de l’année. A Diffa, des attaques « récentes de groupes armés » ont encore poussé « environ des milliers de personnes » à se déplacer. Maradi abrite plus de 35.000 Nigérians ayant fui « la détérioration de la sécurité » sur la frontière avec le Nigeria.