Au moins 36 civils ont été tués à la machette dans la nuit de mardi à mercredi près de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo.
La tuerie a commencé mardi soir à Manzingi, au nord-ouest de la cité d’Oicha. Les ennemis sont entrés à 19H00. Ils ont trouvé les gens en train de manger et ils les ont bloqués. Certains ont pu s’échapper et les autres ont été décapités.
Les massacres ont duré toute la nuit, d’après l’ONG des droits de l’homme Cepadho.
« Parmi ces victimes, certaines femmes auraient été violées par les bourreaux avant d’être tuées », dénonce dans un communiqué le député provincial Jean-Paul Paluku. « Les bourreaux ont introduit des sticks (ndlr: bâtons) d’arbres dans leurs organes génitaux », s’indigne-t-il.
« Du jamais vu », conclut l’élu local pour qui « cette nouvelle méthode d’opérer » marque une volonté « d’humiliation de la communauté ».
Ces attaques sont attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF) selon le mode opératoire, indique une source de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
Au total, les Forces démocratiques alliées (ADF) sont accusées d’avoir tué près de 300 personnes depuis début novembre, et plus d’un millier depuis octobre 2014 dans la région de Beni.
Un pasteur a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à Eringeti dans une autre attaque, selon des sources locales.
A l’origine, les ADF sont des rebelles musulmans ougandais qui se sont installés dans l’est de l’actuelle RDC en 1995. Ils ne lancent cependant plus d’attaques contre les frontières de l’Ouganda voisin depuis des années.
Malgré ces tueries, les attaques terroristes et la misère, les tensions entre les deux composantes de la coalition au pouvoir, à savoir le FCC de Kabila et le CACH du président Tshisekedi continuent à persister.