Des centaines de personnes ont manifesté mercredi devant le tribunal et dans le centre ville de Béjaïa, en Algérie, pour réclamer la libération de trois militants du « Hirak », le mouvement populaire antirégime, dont le procès a été reporté au 1er juillet, selon des sources concordantes.
« Le procès de Merzoug Touati, Yanis Adjila et Amar Beri a été reporté au 1er juillet et la liberté provisoire refusée », a déclaré à l’AFP Saïd Salhi, vice-président de Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH).
Ils sont poursuivis pour « incitation à attroupement non armé », « publication pouvant porter atteinte à l’intérêt national » et « mise en danger de la vie d’autrui durant la période du confinement ».
Amar Beri est également poursuivi pour « atteinte à la personne du président de la République » et « outrage à corps constitué ».
Ancien détenu, Merzoug Touati est un blogueur et journaliste du média de gauche L’Avant-Garde Algérie, un site en ligne bloqué dans le pays. Yanis Adjila est un militant des droits humains et Amar Beri un militant du « Hirak ».
Dans un communiqué daté de New York, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exhorté les autorités algériennes à libérer « immédiatement » Merzoug Touati et abandonner toutes les poursuites judiciaires contre lui.
« Les autorités en Algérie doivent cesser d’exploiter la pandémie de Covid-19 comme un prétexte pour réprimer la liberté de la presse au lieu de libérer les détenus politiques dans les prisons surpeuplées du pays », a commenté Sherif Mansour, coordinateur du programme du CPJ pour la région Moyen-Orient/Afrique du Nord.