Les manœuvres aériennes et terrestres de grande ampleur menées par l’armée algérienne à Tindouf, à la frontalière avec le Maroc, et qui ont été diffusées en grande pompe par la télévision publique reflètent la fébrilité qui s’est emparée du général Saïd Chengriha, nourrie par sa haine maladive du Maroc.
Ces exercices à tirs réels de missiles, accompagnés d’avions de combat et d’hélicoptères dont l’armée algérienne s’est dotée à coups de milliards de pétrodollars, sont à l’évidence destinés à remonter l’opinion algérienne contre le Maroc, érigé par le général Chengriha en « ennemi classique ».
Ulcéré par les avantages diplomatiques accumulés par le Maroc, particulièrement la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Royaume sur le Sahara et la débâcle sans précédent du polisario, le général Chengriha joue toutes les cartes.
En exhibant son arsenal militaire à deux pas de la frontière marocaine, le chef d’état-major de l’armée algérienne Chengriha sait parfaitement qu’il s’adonne à une provocation dangereuse contre le Maroc, qui jusqu’à présent, garde son sang-froid.
Mais qu’importe pour le général. Ressortir aux algériens l’épouvantail de « l’ennemi classique » va dans le sens de l’objectif de compléter sa mainmise totale sur le pays, en réprimant toute velléité de protestation en Algérie et en étouffant le retour du Hirak.
« L’ennemi marocain » est une tradition entretenue de longue date par les généraux en Algérie. Le général Chengriha ne déroge pas à la règle, surtout avec l’absence prolongée du président Abdelmajid Tebboune, qui fait planer la menace d’une vacance du pouvoir semblable à celle ayant conduit à la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019.
Toutes ces tentatives ne suffiront pourtant pas à détourner les algériens des problèmes économiques sans précédent auxquels ils sont confrontés, et dont ils attribuent la responsabilité directe à la junte militaire qui contrôle le pays.
Les exportations algériennes d’hydrocarbures ont fortement baissé de 40 % en 2020, en valeur comme en volume, au risque d’aggraver la situation économique fragile du pays qui dépend de la rente pétrolière, avait annoncé dimanche le ministère algérien de l’Energie.
La principale cause serait due à la mauvaise gestion étatique et à la baisse des cours de pétrole. La loi de finances 2021, récemment ratifiée, prévoit une baisse des réserves de change à moins de 47 milliards de dollars. Entre 2014 et 2019, ces réserves ont fondu de près de 65%, selon la Banque centrale. Ce chiffre devrait atteindre près de 75% en 2021.
Source : C-E-G-S