Les ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne se disent disposés à soutenir une force de stabilisation de la CEDEAO au Mali, au moment où le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, s’apprête à entamer, à partir de la fin de la semaine, une tournée dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest.
Pour Bruxelles, il n’est pas explicitement question d’une reconquête du Nord du Mali par les armes mais d’un rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays. L’UE n’est pas satisfaite de la vitesse à laquelle avance la transition politique à Bamako, et par extension, la résolution de la crise dans le nord du pays. Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères de l’UE affirment soutenir toutes les options envisagées. Le déploiement d’une force de stabilisation de la CEDEAO tout d’abord, qui, en plus d’un mandat de l’ONU, doit se faire en concertation avec un gouvernement d’Union nationale en plus de l’Union africaine. Catherine Ashton, la Haute représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères, s’est vue confier la tâche par les gouvernements européens d’émettre des propositions concrètes quant au déploiement de cette force. Des sanctions sont également envisagées contre les personnes qui s’opposeraient à ce rétablissement de l’ordre constitutionnel. Enfin, la Commission européenne a été chargée de poser les jalons d’une reprise de la coopération au développement. Toutes ces dispositions ne pourront se faire qu’avec, comme interlocuteur, un gouvernement d’union nationale.
Le CSP (Conseil de Paix et de Sécurité) de l’Union africaine, réuni le 14 juillet dernier, espère justement voir instaurer un gouvernement d’union nationale avant la fin de ce mois. Le Premier ministre malien Cheick Mobido Diarra serait en train de travailler à l’instauration d’un cadre consultatif pour parvenir à ce résultat. Ce gouvernement pourrait bien inclure les Touaregs qui ont renoncé à leurs ambitions séparatistes mais devra probablement se passer de Cheick Mobido Diarra, dont la gestion de la crise est fortement décriée de toutes parts.