Le Centre de recherches sécuritaires américain, AGWoold, a publié la semaine dernière les conclusions d’une étude qui fait prendre conscience de la situation de plus en plus difficile dans laquelle le Sahel s’enfonce chaque jour un peu plus. Selon cette étude, le nombre de terroristes équipés et entraînés dans la région est passé de 500 en 2010 à plus de 6000 en 2012.
La plupart de ces nouvelles recrues sont de jeunes ouest africains dont la moyenne d’âge n’excède pas les 16 ans. L’intense recrutement dans le Nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés depuis fin mars dernier est représentatif de la problématique. A Gao, les dirigeants du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) se targuent d’avoir réussi à attirer en quelques mois 200 jeunes en provenance du Mali, bien sûr, mais également d’Algérie, de Somalie, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Ghana, de Gambie, de Mauritanie, de Guinée ou encore du Niger qui fournirait 40% des effectifs du MUJAO. Au programme pour ses jeunes recrues, formation militaire et religieuse intensive. Des centaines d’autres combattants du groupe islamiste radical nigérian Boko Haram auraient également renforcé les rangs du MUJAO.
Avec des effectifs qui augmentent chaque jour davantage, les islamistes armés au Nord du Mali se disent prêts à engager le dialogue avec les pays de la CEDEAO (Communauté Economiques Des Etats d’Afrique de l’Ouest), tout en se tenant prêts à faire face à une action militaire à leur encontre. Mais une chose est sûre et dans un contexte pareil, aucune des diverses issues envisagées n’est garantie de succès. Même l’intervention militaire présentée par le président nigérien comme la panacée à la crise malienne, pourrait prendre énormément de temps avant de voir son objectif atteint.