Plusieurs manifestations et rassemblements, les plus grands depuis des années, se déroulent dans les villes et les villages libyens, pour protester contre la détérioration des conditions de vie dans le pays.
Des pneus, des deniers publics ont été incendiés ou détruits par des jeunes contestataires, scandant des slogans contre les élites politiques libyennes qui se disputent le pouvoir.
Un communiqué du mouvement des jeunes libyens Beltress dénonce la situation actuelle.
‘’Afin d’éviter le retour à la guerre civile ainsi que pour faire barrage aux tentatives des partis destructives, anarchiques, qui ont spolié les deniers publics’’, Beltress réaffirme son attachement aux principaux objectifs du vendredi de la colère des jeunes :
-Accélérer les élections présidentielle et législatives,
-Charger le Conseil présidentiel à dissoudre tous les organes politiques et à déclarer l’état d’urgence,
-Résoudre la crise de l’électricité et clarifier les faits au peuple,
-Annulation de la décision proposée de supprimer les subventions sur le carburant et de modifier le poids et le prix du pain,
-Retrait de toutes les forces étrangères et des mercenaires, à l’est, à l’ouest et au sud du pays.
“Nous affirmons notre détermination à poursuivre le chemin de la manifestation pacifique jusqu’au dernier souffle pour atteindre nos objectifs”, a déclaré le mouvement de jeunesse Beltrees, un groupe d’activistes en ligne en colère contre les conditions de vie en Libye.
Des pourparlers menés sous l’égide de l’ONU ont échoué la semaine dernière à résoudre les divergences entre les institutions libyennes rivales.
Depuis l’automne, le renouvellement de la mission de l’ONU Manul (mission d’appui des Nations unies en Libye) n’a pu s’effectuer que pour des périodes courtes de quelques mois, notamment en raison de l’impossibilité du Conseil à se mettre d’accord sur un nouvel émissaire.
Malgré les échecs successifs de la diplomatie du général Saïd Chanegriha et de Abdelmajid Tebboune, la candidature de Sabri Boukadoum a été encore une fois rejetée par l’ONU.
Dans la crise libyenne, et comme dans toutes les crises, l’Algérie a toujours été partie prenante dans les conflits.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a affirmé en juin 2021 que son pays était prêt à «intervenir d’une manière ou une autre» en Libye voisine pour stopper l’avancée des forces du maréchal Khalifa Haftar, sur la capitale Tripoli. Un haut diplomate onusien a conclu que « l’Algérie n’est pas neutre, elle ne l’était pas et elle ne le sera jamais ». Il ajoute que « l’Algérie n’est pas crédible car elle prétend plein de principes et fait le contraire ».