Les Etats-Unis et leurs alliés vont devoir affronter l’essor de groupes extrémistes violents et l’arrivée de mercenaires russes au Sahel, a averti le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), alors que s’accroît l’instabilité dans la région.
« Nous voyons une montée de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, surtout dans la région du Sahel », a déclaré à l’AFP jeudi le général Stephen Townsend au terme de l’exercice militaire international « African Lion » co-organisé par le Maroc, pays hôte depuis 2004.
« Nous voyons aussi l’arrivée d’acteurs malveillants et je pense spécifiquement aux mercenaires russes de Wagner qui sont au Mali », a constaté le haut gradé américain au Cap Drâa, dans le désert du sud marocain près de la ville de Tan-Tan.
Les Occidentaux accusent la junte militaire au pouvoir à Bamako d’avoir recours aux services de cette société militaire privée russe, proche du Kremlin, qu’ils accusent de « crimes ».
Du 6 au 30 juin, plus de 7. 500 soldats originaires d’une douzaine de nations, dont le Sénégal, le Tchad, le Brésil, l’Italie, la France et le Royaume-Uni ont participé à l’exercice « African Lion 2022 » sur le sol marocain.
Y ont assisté des observateurs militaires en provenance de l’Otan, de l’Union africaine (UA) et de près de trente « pays partenaires », dont, pour la première fois, Israël.
« African Lion », les plus larges manoeuvres interarmées annuelles sur le continent africain, se sont déroulées essentiellement au Maroc mais aussi en Tunisie, au Sénégal et au Ghana.
L’exercice a d’abord pour objectif d' »améliorer notre niveau de préparation, les compétences des armées participantes et de renforcer nos partenariats », a précisé le général Townsend.
Il consiste de manoeuvres terrestres, aéroportées, aériennes, maritimes, de décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) et d’assistance médicale et humanitaire.
Jeudi, F-16 des Forces armées royales marocaines, hélicoptères de combat Apache, chars M1 Abrams et AMX-10 RC dans un groupe mixte de blindés, appuyés par deux systèmes de lance-roquettes Himars, ont simulé une attaque conjointe aérienne et terrestre contre des colonnes et positions ennemies au Cap Drâa.
Une bataille livrée au milieu d’épais nuages de sable soulevés par l’impact des munitions réelles et un vent violent de l’Atlantique.
Si cet entraînement n’a pas été spécialement scénarisé pour traiter de la menace jihadiste ou de l’implantation de Wagner en Afrique, « il aidera toutes nos forces armées si nous sommes appelés à combattre ce genre de problèmes à l’avenir », a dit le chef de l’Africom.
Après le départ du Mali, le redéploiement de la force spéciale française Barkhane au Sahel, reste un rempart aux menaces des groupes terroristes d’al Qaeda et l’Etat islamique.