Amnesty International a publié un rapport intitulé « We are foreigners, we have no rights » sur la situation des étrangers dans la nouvelle Libye. L’ONG y révèle les persécutions subies par les réfugiés, migrants, demandeurs d’asile et autres clandestins en Libye.
L’organisation internationale base son rapport sur une enquête menée entre mai et septembre de cette année sur les cas de 2700 personnes détenues pour « infractions relatives à l’immigration » et pour une durée indéterminée. Ces personnes viennent pour la plupart du Burkina Faso, Cameroun, Erythrée, Soudan, Niger ou encore du Tchad, fuyant les persécutions, la guerre ou la pauvreté. Parmi elles se trouvent nombre d’enfants et de femmes enceintes. Amnesty International dénonce les conditions d’arrestation parfois violentes assorties de confiscation de téléphones portables, d’argent ou autres biens de valeur. Les étrangers sont retenus dans des centres parfois mis sur pied juste à cette fin, administrés par des milices armées et placés sous le contrôle du service de lutte contre l’immigration illégale. Ils y font les frais d’un racisme généralisé dans la société libyenne qui tient les étrangers responsables de la criminalité et de la maladie. Un sentiment que le recrutement par le colonel Kadhafi pendant la révolution de mercenaires subsahariens n’a fait qu’accentuer. Ils y sont exploités, insultés, frappés, torturés. Ils s’avèrent rentables pour leurs geôliers, effectuant les basses besognes pour pratiquement rien, brutalisés quand ils se plaignent des conditions de détention et torturés quand un soupçon de collaboration avec le régime Kadhafi traverse l’esprit de leurs gardiens.
Le rapport d’Amnesty International n’est pas le premier du genre à dénoncer le sort réservé aux migrants subsahariens. Mais le pouvoir central libyen ne semble pas encore disposé à en faire sa priorité, avançant un manque de moyens.