L’enlèvement mardi dans l’ouest du Mali d’un nouveau ressortissant français n’aura vraisemblablement pas d’impact sur la détermination de la France à aller jusqu’au bout dans son soutien à la mission militaire de la CEDEAO au Mali.
C’est le président français François Hollande qui l’a affirmé, en faisant savoir que les mesures nécessaires étaient prises pour retrouver l’otage. Toutefois, a-t-il assuré, l’enlèvement ne remettait nullement en cause l’implication de la France aux côtés de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Mali. Pour sa part, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué jeudi que le français enlevé, Gilberto Rodriguez Léal, un franco-portugais de 61 ans, était toujours en vie. Il était parti de Mauritanie mardi et passé la frontière avec le Mali au poste frontière de Gogui. Il aurait été enlevé dans la soirée par six hommes armés, dans la localité de Diéma à proximité des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie selon des sources maliennes, et dans la ville de Nioro plus au nord à la frontière mauritanienne, selon Paris. Aussitôt après la confirmation du rapt, Laurent Fabius a demandé aux ressortissants français de ne plus se rendre dans l’ouest du Mali. Avec cet enlèvement, revendiqué par Abdoul Hicham, un membre de la direction du Mujao, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, le nombre d’otages français retenus dans la région augmente à sept.
Le MUJAO n’a pas encore fait connaître ses exigences pour la libération de l’otage français, mais dans un message qui n’a pas encore été authentifié, il indique clairement que l’enlèvement est lié à l’implication de la France dans l’intervention militaire en cours de préparation au Mali. Le Mujao détient déjà au moins trois otages algériens, alors que son allié AQMI détient neuf européens dont six français enlevés en septembre 2010 et novembre 2011 au Mali et au Niger.