Kunio Mikuriya, le secrétaire général de l’OMD (Organisation Mondiale des Douanes) a récemment exprimé son inquiétude face aux lacunes des contrôles des frontières dans la zone du Sahel et le danger que cela représente, non seulement pour les pays de la région mais pour le reste du monde.
La déstabilisation des pays du Sahel, déjà fragilisés par la pauvreté, a rendu la région vulnérable à toutes sortes de trafics et de circulation d’armes et de drogues. Les trafics ne sont pas tous destinés à la région, à l’image de la drogue qui a pour destination finale l’Europe. Les pays d’Afrique noire, où la demande en médicaments bon marché est particulièrement forte, sont davantage exposés au risque que présente le trafic des médicaments. Le commerce est particulièrement juteux pour les trafiquants. Il est aussi moins risqué que celui des armes car la législation dans la région prévoit généralement des sanctions pénales moins sévères pour les personnes qui s’en rendent coupables. Pour l’OMD, il est nécessaire de mobiliser toutes les autorités douanières, les services sécuritaires et les organisations internationales concernées. C’est justement dans un but de sensibilisation que l’OMD a organisé la semaine dernière une conférence de trois jours sur la question de la sécurité. Les pays de la région semblent déjà saisir l’ampleur de l’enjeu étant donné que pas moins de 90 pays étaient représentés à cette conférence.
L’OMD regroupe 179 pays membres répartis sur six régions. L’une de ses principales missions est de contribuer à améliorer la coopération internationale. Son secrétaire général soutient que, dans ce contexte, le Bureau régional de liaison de son organisation chargé de renseignement à Casablanca, pourrait jouer un rôle de premier plan dans l’échange d’information sur les trafics et les modes opératoires des trafiquants dans le Sahel. Les compétences et l’expertise du Maroc ne font plus de doute dans la région MENA puisqu’elle en est la représentante depuis quatre ans alors que le mandat est limité à deux ans.