Alors que la crise malienne s’enlise un peu plus dans l’imbroglio politique interne après la démission ou le départ forcé du premier ministre cheikh Modibo Diarra, la situation n’est pas meilleure du côté des groupes armés. Dans une vidéo, Mokhtar Belmokhtar, ancien leader d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), a annoncé avoir créé un autre mouvement, qui devrait alimenter un peu plus la poudrière dans le Nord Mali.
Belmokhtar, qui a quitté récemment Aqmi, aurait baptisé la nouvelle organisation les « Signataires de sang ». Dans sa déclaration vidéo, Mokhtar Belmokhtar, non masqué et arme à la main, paraissait déterminé dans sa nouvelle entreprise. Selon ses dires, cette « katiba », une unité armée selon le jargon des groupes djihadistes, a pour but de consolider le respect de la Charia dans le Nord du Mali. D’ailleurs, cette organisation a établi son QG à Gao. A côté de l’exposé de la vocation des Signataires de sang, le dissident d’AQMI a invité tous les musulmans à intégrer ce Djihad tout en s’opposant à une éventuelle intervention étrangère dans la région. En clôture de son film, Mokhtar Belmokhtar s’est attaqué à la France, dénonçant sa responsabilité dans les difficultés que connaît l’Algérie, son pays d’origine. Le djihadiste n’a pas eu de mots tendres envers les décideurs politiques, économiques, militaires et culturels de son pays qu’il qualifie de « fils de la France ». Bien que cette vidéo n’ait pas été authentifiée, elle a déjà fait le tour de la toile. En effet, un certain mythe persiste sur l’identité du leader islamiste : son visage n’aurait jamais été capturé sur des écrans.
Si certains étaient bien curieux de voir à quoi il ressemble, d’autres s’en seraient volontiers passés. C’est le cas de l’Autorité mauritanienne de régulation des médias. Cette institution a immédiatement exigé des explications à une radio locale, Sahara Médias FM, après la diffusion partielle du son de la vidéo. Une preuve de la sensibilité du sujet. Mokhtar Belmokhtar est présumé responsable de l’enlèvement et de la mort de plusieurs étrangers dans le Sahel.