L’Union européenne a adopté lundi un cadre juridique lui permettant de prendre des sanctions contre la junte militaire.
Les Vingt-Sept pays de l’Union européenne (UE) avaient condamné le coup d’état militaire du 26 juillet dernier au Niger et l’arrestation de l’ex-président Mohamed Bazoum.
Un cadre juridique mis en place par les ministres des Affaires étrangères de l’UE réunis à Luxembourg, va permettre de « sanctionner les individus et les entités responsables d’actions qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité au Niger », a indiqué le Conseil européen dans un communiqué.
Sont également visés ceux « dont les actions portent atteinte à l’ordre constitutionnel, à la démocratie et à l’État de droit, ou constituent de graves violations ou abus des droits de l’homme ».
De telles sanctions consistent généralement en un placement sur une liste noire qui entraîne un gel des avoirs dans l’UE, une privation d’accès à des financements venus d’Europe et une interdiction d’entrer sur le territoire européen.
« Avec la décision d’aujourd’hui, l’UE envoie un message clair: les coups d’État militaires ont un coût », a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
Ce régime de sanctions prévoit une exemption pour l’aide humanitaire et « les activités répondant aux besoins humains fondamentaux », a-t-il précisé.
Le Niger est déjà sous le coup de lourdes sanctions économiques et financières imposées par l’UE et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
La France a été contrainte deux mois après le coup d’Etat d’annoncer le retrait d’ici la fin de l’année de ses 1.400 soldats présents dans le pays.
Elle a déjà achevé le retrait de ses troupes d’une base du nord du Niger. Près de 200 soldats, 28 camions et une vingtaine de véhicules blindés ont quitté la base militaire de Ouallam, cédée au Niger, a déclaré dimanche le porte-parole de la junte, le colonel-major Amadou Abdramane.